RIA
de Arvin Belarmino
Quezon City, Manille. Ria, une jeune chanteuse punk, et Olga, sa mère adoptive malade, vivent à Vachel Cave, une communauté punk résistant au sein d'un quartier en ruines réquisitionné par des promoteurs immobiliers sans scrupules. Une semaine avant la démolition programmée de Vachel Cave, elles multiplient les manifestations, actions sociales et autres concerts pour protéger leur refuge et lutter contre cette expulsion.
Enfant de la culture punk philippine, Arvin Belarmino a rapidement choisi d’utiliser son cinéma pour dénoncer le système corrompu qui règne dans son pays, et clamer le rôle des arts dans la lutte contre les idéologies dominantes. Après son court métrage Radikals, aux multiples ruptures de ton et univers loufoque, le cinéaste revient ici à un cadre plus naturaliste. Ria est un film choral, axé sur des personnages soigneusement construits, racontant aussi bien le fonctionnement du groupe que le rapport de l’individu au collectif. Faisant toujours le choix d’une mise-en-scène percutante, Ria se veut aussi être à l’image de la subculture qu’il dépeint : des teintes vibrantes, une image granuleuse énergique et agitée, et d’autres aspects fondamentaux de la culture punk tels que la musique et les codes vestimentaires. Ria est un cri de rage contre un système, incarné par une héroïne anti-autoritaire, anti-consumériste et anti-patriarcale.