Howling

Aya adapte ici la nouvelle éponyme d’Hyakken Uchida dans laquelle des personnages se demandent s’ils sont vivants ou morts, la réalité de leur existence se dérobant soudain sous leurs pieds.

Le cinéma d’Aya est une expérimentation, savant mélange de méthode et d’intuition. Sa structure narrative emprunte à la polyphonie des thèmes et variations dans l’art musical de la fugue. Ses mises en écho de matières d’images, de motifs et de différentes histoires qui s’infiltrent et s’alimentent comme autant d’organismes vivants capturent un état émotionnel souvent insaisissable. C’est l’état encore flou du réveil, avant la rationalité, état de conscience transitoire où les limites de notre corps et du monde sont incertaines. Où tel un spectre, on ne sait plus si l’on existe. Howling entend ainsi moderniser les histoires traditionnelles de fantômes japonais, substituant à la terreur, une dimension plus existentielle et mélancolique, à l’angoisse diffuse.