FEMMINIELLI (THE LAST PIÑA COLADA ON EARTH)
de Anton Bialas
Femminielli est l’histoire d’un club baroque parisien « Le Paradis », dont les bas-fonds regorgent de personnages nocturnes venus se réfugier loin de l’uniformité du jour, sous l'œil avisé du maître des lieux, le flamboyant et décadent Bernardino Femminielli. Mais la ville de Paris, gérée par une élite bien pensante et capitaliste, cherche à faire le ménage de ses figures les plus excentriques, dont « Le Paradis ». Face à cette guerre déclarée, Bernardino, accompagné de son amant Johnny, la sulfureuse Mila, et la très vieille patronne du lieu, Madame Ingrid, seront la matrice de cette boîte noire qu’ils refusent de quitter.
Anton Bialas inscrit Femminielli dans la continuité de ses films précédents et leurs portraits d’êtres marginaux. Dans une société toujours plus normative, ils cherchent l’instant où le réel et le désenchantement qui les entourent se voient renversés. Le cinéaste s’empare ici d’un personnage réel de son entourage, et utilise son expérience du documentaire pour laisser libre court à l’improvisation et au ton performatif. S’inspirant d’une esthétique et d’une atmosphère poisseuses mêlant film noir tel que Cruising de William Friedkin et ceux Rainer W. Fassbinder, il combine poésie et vulgarité, où provocation et romantisme jusqu’au-boutiste deviennent la norme.
