Cora
de Evi Kalogiropoulou
Drame dystopique ayant pour décor une raffinerie de pétrole implantée au milieu de terres grecques sur-industrialisées, Cora est l’histoire de deux jeunes femmes, Maria et Eleni, issues de la classe ouvrière luttant pour leur liberté et leur identité. Au sein d’un paysage dévasté où tous les hommes de la ville patrouillent jour et nuit avec des armes à feu, la sexualité fluide et libérée de Maria, à la fois déesse grecque et sorcière moderne, devient une menace grandissante.
Tout comme dans On Xerxes’ Throne, la présence constante du soleil brûlant les peaux rappelle l’épuisement au travail de la classe ouvrière, et permet également de filmer les corps au plus près. En gardant en toile de fond la raffinerie et un paysage poussiéreux totalement dévasté, le film empruntera certains codes au genre du western, tels que les angles larges et statiques afin d’exprimer des sentiments d’inertie et d’isolement. Dans cette dystopie aux accents post-apocalyptiques inspirée de Mad Max: Fury Road, les deux héroïnes rebelles repoussent les menaces et la tyrannie patriarcale dans l’espoir d’échapper à l’oppression et la frustration. Le cinéma d’Evi leur donne ainsi les armes nécessaires dans cette lutte acharnée contre la sensation d’étouffement.