Embrasser l’avenir du cinéma

par Ava Cahen

11 longs et 13 courts métrages, 14 pays représentés, 7 jours pour faire le tour du monde et se laisser surprendre. Tous les premiers et seconds films de cette édition ont leur propre signature, leur propre lumière et tempo. 

Côté courts, on voyage de la fiction au documentaire, en passant par l’animation et l’expérimentation. Côté longs, la tragédie néo-classique côtoie le fantastique, la comédie romantique, le thriller psychologique ou encore le survival. 

En ouverture et en clôture, une parenthèse française enchantée. Ama Gloria donne le la :  après Party Girl, coréalisé avec Claire Burger et Samuel Theis, Marie Amachoukeli signe un drame intime et délicat, à hauteur d’enfant, entre la France et le Cap Vert. Erwan Le Duc jouera la dernière note, avec La Fille de son père, son deuxième long métrage, une comédie dramatique et fantaisiste qui donne envie de prendre dans ses bras celles et ceux qu’on aime. L’étreinte, un geste cher à la Semaine de la Critique, superbe motif de l’affiche de cette 62e édition. 

Petites ou grandes, heureuses ou tragiques, les aventures vécues par les protagonistes des 7 longs métrages en compétition nous ont fascinés : la vie sauvage d’une adolescente malaisienne, racontée par Amanda Nell Eu dans Tiger Stripes, les insomnies d’un lycéen, fils d’une vile politicienne à la botte de Milosevič, par Vladimir Perišić dans Lost Country, les dérapages d’une sage-femme mélancolique, par la française Iris Kaltenbäck dans Le Ravissement, la bataille d’une jeune sportive brésilienne pour avorter, par Lillah Halla dans Levante, les nuits impossibles d’un couple avec chien et bébé, par le coréen Jason Yu dans Sleep, le quotidien d’un frère et d’une sœur soudés face à l’adversité, raconté par la belge Paloma Sermon-Daï dans Il pleut dans la maison, et l’émancipation inattendue d’une femme jordanienne, par Amjad Al Rasheed dans Inshallah a boy. 7 longs métrages qui confirment le dynamisme et l’éclectisme de la jeune production cinématographique mondiale. 

Trois courts métrages, deux français et un grec, pour une séance spéciale sous le signe du désir, perdu ou retrouvé : Stranger, de Jehnny Beth et Iris Chassaigne, drame musical avec Agathe Rousselle, Midnight Skin, film fantastique sur la nature des fantasmes érotiques, signé Manolis Mavris, et Pleure pas Gabriel de Mathilde Chavanne, comédie mélancolique, romantique et moderne, avec Dimitri Doré et Tiphaine Raffier. 

Séances spéciales toujours. On va rire et rougir avec Le Syndrome des amours passées, deuxième long métrage des très inspirés Ann Sirot et Raphaël Balboni, avec Lucie Debay, Lazare Gousseau, Nora Hamzawi et Florence Loiret-Caille. Une comédie sentimentale pas comme les autres, follement libre et jouissive. Enfin, on va se ronger les sangs et se creuser les méninges avec Stéphan Castang et son premier long métrage Vincent doit mourir, survival dans lequel excellent Karim Leklou et Vimala Pons. 

Des rendez-vous, des découvertes et du cinéma tous les jours à Miramar, pour voir l’avenir en grand. 



Ava Cahen

Déléguée générale