« Sicilian Ghost Story est inspiré de faits réels. Le 23 novembre 1993, Giuseppe Di Matteo, le fils de « l’indic » Santino Di Matteo, est kidnappé par la Cosa Nostra afin que son père arrête de coopérer avec les autorités. Mais ce dernier n’arrête pas. Alors Giuseppe croupit pendant 779 jours et nuits entre les mains de la Mafia. Giuseppe est un fantôme piégé dans une histoire sans issue. Un fantôme qui attend d’être libéré. La seule façon de rendre cela a été de créer l’opposition entre un niveau de réalité et le fantastique. Ça a été le point de départ de cette histoire de fantômes sicilienne, et en tant que telle, sur le plan de la réalité, une fable sombre. Sur le plan du fantastique, il s’agit d’une fable romantique.
La décision de raconter l’histoire de Giuseppe a eu deux conséquences naturelles : le recours a plusieurs genres cinématographiques et le fait d’adopter le point de vue d’un personnage fictif, Luna, la protagoniste d’une nouvelle de l’écrivain italien Marco Mancassola qui est tirée des mêmes évènements réels. À nos yeux, cela constituait une puissante prémisse pour une histoire d’amour impossible, avec deux adolescents comme personnages principaux. Chaque ressort dramatique se fait l’écho d’un besoin intérieur de Luna, qui tente de trouver et de sauver Giuseppe. L’histoire est son « rêve ». Mais au fur et à mesure que la trame avance, on réalise que nous ne sommes pas toujours que dans son imagination et sa vision à elle. Luna fait aussi partie du « rêve » de Giuseppe. Les éléments fantastiques véhiculent le point de vue de Luna, ainsi que les rêves de Luna et Giuseppe, étant la seule façon de rendre possible l’impossible. Leur désir partagé et la rêverie leur permettent de se retrouver, et à la fin, une autre réalité s’impose, celle qui dépasse les rêves et les cauchemars, la vraie nature des fantômes, la toute-puissance et indestructibilité de l’âme. »