Pourquoi aviez-vous envie de raconter cette histoire ?
Je voulais faire un film sur un hors-la-loi. J’aime le mythe du hors-la-loi américain et voulais jouer avec, et le déconstruire. Cette idée résume tellement l’Amérique. Regardez John McCabe de Robert Altman, un de mes films préférés, et il y a un regard sardonique sur les pratiques de l’entreprise moderne caché sous ce western à la beauté désuète. Cela vient naturellement avec le genre, selon moi. Mais dans tous les cas, mon idée était un bandit en cavale, et le reste est né naturellement de cette idée. Je cherchais toujours les réponses les plus simples aux questions qui se posaient. Pourquoi s’évader de prison ? Peut-être parce qu’il a une femme qu’il cherche. Une chose menait à une autre.
Le film est classique (dans le meilleur sens) et fait penser au cinéma américain des années 70 ou même à L’Odyssée d’Homère, tout en étant très vivant…
Je voulais bien sûr instiller une forme de classicisme dans le film, en termes d’histoire et d’aspect. Nous voulions que le film fasse antique, dans son plus beau sens, et nos tentatives pour atteindre ce but allaient du vocabulaire dans le script au type d’ampoule pour éclairer le plateau. Je crois toujours que si vous racontez une histoire familière, cela vous donne une chance de vous attarder sur d’autres détails parce que le public sait à quoi s’attendre. C’est ainsi que les choses familières ont l’air neuves.
Comment définiriez-vous votre film? Est-ce un mélodrame, un thriller ?
J’aime le décrire comme une chanson folk. S’il faut choisir un genre plus traditionnel, ce serait une romance. C’est quelque chose que j’ai seulement réalisé au montage. Il y a des éléments du thriller et certainement du mélodrame dedans, mais la romance y est ce qui est de plus retentissant.