Paulina, le deuxième long métrage très attendu de Santiago Mitre après L’Étudiant, interroge de façon intense l‘idée de justice. Basé sur La patota de Daniel Tinayre (Argentine, 1961), c’est l’un des films les plus dérangeants de la sélection 2015.
« Je n’avais jamais vu la version originale de La patota avant que l’on me propose de travailler sur son adaptation. J’ai alors regardé le film, une seule fois, et décidé de ne plus le revoir. Car il y avait quelque chose dans le personnage de Paulina qui me dérangeait. J’ai commencé à écrire, pour essayer de la comprendre, mais j’ai réalisé que c’était impossible. En fait, c’est cela, précisément, qui m’a intéressé : ne pas enfermer Paulina - et le film - dans des explications, mais au contraire faire émerger des questions. Par ailleurs, la première version s’appuyait sur des critères moraux trop liés à la religion. Ça ne m’intéressait pas. En revanche, j’ai eu envie d’aborder autrement les problèmes soulevés par La patota. Par exemple en essayant de construire une fable politique centrée sur la conviction. »
« Je me sens plus à l’aise avec les fables qui empruntent une forme classique : une ligne narrative simple, des personnages forts, un point de vue clair, des enjeux sociaux contemporains. Je suis toujours très soucieux du rythme et de la tension dans la narration. »
« Walter Salles a été producteur sur plusieurs des films que j’ai coécrits pour Pablo Trapero et nous sommes restés en contact depuis. Avec Martin Mauregui et Alejandro Fadel, nous avons travaillé sur un scénario que Walter doit diriger prochainement. J’ai commencé à plancher sur le projet de Paulina peu de temps après et Walter nous a rejoint tout de suite. C’est un partenaire formidable, qu’il s’agisse de réfléchir avec lui sur le scénario, sur les moyens de production ou sur le montage du film. »