Grandir dans un petit village côtier, en Écosse, peut favoriser un certain goût pour le conte, et même donner des envies de cinéma. Si possible puissant et balayé par la mer, évidemment ! Avec For Those in Peril, premier long métrage poignant, perturbant, qui oscille entre drame intime et légende archaïque, Paul Wright répond à tous ces critères. Et bien au-delà. Voici ce qu'il en dit, conteur sensible, cinéaste vibrant…
« J'ai grandi à Lower Largo, Fife : un petit village sur la côte Est de l'Écosse… et j'ai étudié la mise en scène à la National Film & Television School (NFTS), en Angleterre. C'est là que j'ai réalisé plusieurs courts métrages, qui ont été projetés dans plusieurs festivals prestigieux, tels Locarno et Berlin, et ont remporté différents prix. La culpabilité du survivant est sans doute le thème majeur de For Those in Peril, un sentiment qui menace d'engloutir à tout instant le personnage principal. Mais je crois aussi, plus simplement, que son noyau dur, la base de son émotion, c'est cette histoire d'amour singulière entre deux frères. J'ai toujours été très intéressé par ceux qui vivent en marge de la société, ceux que l'on désigne comme "différents". Avec ce film, je voulais que les spectateurs ne se contentent pas seulement d'observer le personnage principal et sa quête de plus en plus étrange, mais qu'ils soient directement injectés dans son sang. Parce que je voulais leur faire vivre une expérience visuelle forte, viscérale. »
« Les contrastes de la vie m'ont toujours fasciné, dans tous mes films : passer de l'ombre à la lumière, du calme à la tempête, de la beauté à l'horreur… Le chagrin et la mort sont des thèmes que j'ai déjà explorés dans mes courts métrages et que je retrouve ici. Je crois que lorsque la mort est présente, tout ce qui arrive dans la vie s'en trouve à la fois fragilisé et sublimé. »