Si les films de genre débarqueront en nombre sur la Croisette cette année, Vivarium de Lorcan Finnegan se pose plus du côté de la science-fiction que de celui du film de zombies, massivement représenté. Mais l'aspect fantastique du film part d'un constat bien réel. Pour son second long métrage, le réalisateur irlandais a décidé de se placer dans la continuité de son travail de court-métragiste : « J'avais fait un court-métrage surnaturel dont le titre était Foxes, avec Garret Shanley, le même scénariste que pour Vivarium. Ce film explorait le phénomène des lotissements fantômes en Irlande. De jeunes couples s'y retrouvaient abandonnés dans des complexes pavillonnaires vides, souvent inachevés et envahis par la nature de tous côtés. En travaillant sur ce court, nous avons débloqué certains thèmes que nous voulions approfondir ; l’atomisation de la société et la nature apparemment inéluctable du contrat social. ».
Pour Vivarium, les influences que cite volontiers Lorcan Finnegan sont un documentaire de David Attenborough sur les coucous, ce volatil qui pond ses œufs dans le nid d'autres oiseaux, mais aussi certains tableaux de René Magritte, comme le fameux L'Empire de la lumière, l'installation The Weather Project d'Olafur Eliasson et enfin les photographies d'Andreas Gursky et de Gregory Crewdson. Ce goût pour les arts visuels, l'irlandais l'a développé dans des études de design qu'il a abandonné pour se diriger vers le cinéma. De fait, Vivarium est un film extrêmement plastique, où la critique des aspirations matérialistes de la société contemporaine se conjugue avec un humour noir. Cette association n'est pas sans rappeler les plus beaux épisodes de la série Black Mirror. Mais plus que cette série d'anticipation, Lorcan Finnegan préfère se référer à son équivalent de 20e siècle : « Mon film est tordu, étrange, surréaliste et sombre. Il a une tonalité proche de la série La Quatrième Dimension et des films de science-fiction des années 70. »