Entretien avec le réalisateur Boo Junfeng

Quand j’étais au lycée, j’étais fasciné par le monde des contes et des histoires et j’ai toujours aimé regarder les documentaires sur l’envers du décor des films de fiction. J’ai commencé une école de cinéma à 17 ans. Les films de Hou Hsiao Hsien et Edward Yang m’ont inspiré. J’étais à l’Académie du Film Asiatique en 2005 quand Hou Hsiao Hsien y tenait la chaire et il m’a beaucoup appris.

Comme dit le proverbe chinois: Dans chaque famille, il y a un chapitre difficile à lire. Je crois qu’il y a des chapitres de l’histoire de Singapour qui restent méconnus, et comme dans toute famille asiatique, nous n’en parlons pas. Les gens oublient le passé pour passer à autre chose et faire en sorte que la vie continue. Bien que ce soit une fiction, l’histoire sous-jacente de la famille du film s’est inspiré du soulèvement politique des étudiants de tradition chinoise à Singapour dans les années 50 et 60. Ils étaient patriotes, anti-coloniaux et de gauche. Des étudiants, parfois aussi jeunes que 14 ans, avaient des convictions politiques si fortes qu’ils pouvaient boycotter des examens, et organiser des rassemblements et manifestations. C’est le chapitre de l’histoire qui continue de hanter la famille de Sandcastle.

Le casting est constitué d’acteurs et d’amateurs. Pour le rôle principal, nous avons choisi Joshua Tan, le bassiste d’un groupe de Singapour “The Fire Fight”. Je l’ai invité aux auditions même s’il n’avait jamais joué auparavant et ne parlait quasiment pas Mandarin. Quand il est venu à l’audition, j’ai vu qu’il était capable de dégager une certaine nonchalance qui était essentielle au personnage. La relation la plus délicate et complexe est celle entre la mère et le fils. C’est ce sur quoi nous avons mis toute notre énergie pendant les répétitions. Elena est une actrice chevronnée qui a fait du théâtre comme de la télé. C’était très intéressant de travailler avec elle et Josh sous forme d’ateliers et de trouver