« Un jour, en Allemagne, j'ai entendu une conversation entre deux jumeaux Iraniens dans le métro. Ils parlaient de leur voyage en Iran et de leurs aventures avec des filles là-bas. Au cours de cet échange, ils ont évoqué une prostituée qui était venue, accompagnée de son enfant. Je me suis alors interrogé sur le problème de la sexualité en Iran. J'ai fait des recherches sur les réseaux sociaux et puisé dans mes propres souvenirs, en me demandant comment on composait avec ces nombreux tabous. C'est le point de départ de mon histoire.
Pour animer mon film, j'ai utilisé la rotoscopie, ce qui signifie que toute l'histoire est filmée avec de vrais acteurs sur fond vert. Ils sont ensuite transformés en personnages peints et intégrés à des décors. J'ai choisi ce procédé car je voulais raconter une histoire authentique, ce qui nécessitait d'avoir un style très réaliste.
Dans mon esprit, les souvenirs d'enfance sont plus colorés que les autres. Mon film adopte, en grande partie, le point de vue d'un petit garçon qui est le fils d'un des personnages principaux. Je ne voulais pas faire un film désespéré mais plutôt épouser la vision pleine d'espoir et en conséquence, colorée que les enfants ont habituellement de la vie.
Quand la sexualité est fortement contrôlée dans une société, les gens s'emploient de toutes leurs forces à contourner ces nombreux tabous. Je suis particulièrement intéressé par le rôle que les femmes jouent et doivent jouer dans ce jeu de la vertu. Ce sont elles qui souffrent le plus. Elles ne doivent pas affirmer leur sexualité, ni même s'affirmer tout court. En même temps, les femmes sont censées imposer ces règles taboues qui entravent leur liberté à la jeune génération. Pour moi, le tabou de la sexualité est plus un problème social que politique. L'étroitesse d'esprit des gens est plus forte que le cadre légal. »