« Le point de départ de mes films est toujours le même : une situation absurde que je cherche à exploiter dans son potentiel dramatique et comique. Dans Le Miracle du Saint Inconnu, j’ai voulu questionner la relation qu’entretiennent mes contemporains à la foi, la spiritualité et à l’argent. C'est le Saint Inconnu ou le "sacré" sac d'argent.
Le Maroc se trouve à une période cruciale de son histoire où modernité et tradition, matière et spiritualité se heurtent. Ce besoin de croire en quelque chose en commun devient indispensable pour avancer en tant que société. La religion tout comme les croyances traditionnelles et populaires ont longtemps joué ce rôle mais aujourd’hui elles ne suffisent plus à déterminer ce qui fait société.
J’ai choisi de traiter de ces questions sur un ton burlesque car il permet d’être sérieux tout en restant léger à la surface. Puis, avec une touche d'humour et de légèreté, on peut aborder tous les sujets, même les plus sensibles et tabous, sans être dans la provocation.
J’ai le souci de faire des films d'auteurs qui soient accessibles à un public local, dans un pays qui ne compte guère plus d’une trentaine de salles.
Le film emprunte beaucoup aux contes. En usant d’un système d'imageries et de symbolisme, je porte à l’écran des réflexions sans avoir besoin ni d’être dans la narration explicative ni d’expliquer les ressentis et les émotions des personnages. C’est une façon d’ouvrir des réflexions de manière subtile par des constructions de situations plutôt que par des enjeux dramatiques de personnages. »