Pourquoi avez-vous adapté ce roman d’Anne-Sophie Brasme, que l’écrivaine a publié à 17 ans ?
J’ai découvert le livre quand j’étais lycéenne. A l’époque, il m’avait énormément marquée. Des années plus tard, je me souvenais assez précisément de cette histoire d’amitié dangereuse. Quand je me suis posé la question de faire un second film, l’adaptation du roman est apparue comme une évidence. J’ai pris plaisir à raconter une histoire qui n’est pas la mienne, et qui pourtant me rappelle certains relations que j’ai pu avoir. On croise tous, à un moment donné de sa vie, quelqu’un de fascinant et dangereux, qui nous rend faible, jaloux et possessif. Une partie de nous s’efface et on se laisse volontairement vampiriser, ce qui peut laisser des traces.
Respire est votre deuxième film après Les Adoptés. Vous êtes-vous sentie plus sûre ?
J’espère avoir fait des progrès depuis mon premier film. Je me suis sentie très libre. Je ne jouais pas dedans et j’avais plus de temps à consacrer à mon équipe. En revanche, j’ai eu plus de trac et je suis devenue plus exigeante. Je n’ai aucune frustration en tant qu’actrice, mais j’aime filmer des acteurs et raconter des histoires. Le processus de création est merveilleux.
Comment avez-vous travaillé avec vos deux actrices, qui portent tout le poids du film ?
Joséphine et Lou sont folles de justesse, de beauté et de talent. Elles se sont emparées du film au bout de trois jours de tournage. Après, je n’avais plus qu’à les filmer et les aimer. J’avais écrit le film pour elles. Elles ne correspondaient pas forcément aux rôles, mais pour moi c’était quand même une évidence. Je savais qu’avec un peu de travail on y arriverait, mais je ne me doutais pas qu’elles travailleraient autant et qu’elles seraient si puissantes. J’ai été très gâtée !