Six ans après À peine j’ouvre les yeux, son premier long-métrage, la réalisatrice et scénariste Leyla Bouzid revient avec un film solaire et doux, Une histoire d’amour et de désir, qui introduit la charismatique Zbeida Belhajamor et l’hypnotique Sami Outalbali. Le film clôturera, comme une parfaite note d’espoir et d’amour, la 60ème édition de la Semaine de la Critique.
Quand Leyla Bouzid nous parle de son deuxième long-métrage, Une histoire d’amour et désir, elle porte en elle toutes les qualités de son film : la chaleur d’un regard bienveillant, l’envie d’aborder des questions d’identité qu’elles soient l’exploration de la sexualité ou encore le besoin de renouer avec ses racines. À travers un récit nuancé et authentique, la cinéaste raconte une histoire, celle d’un jeune garçon, timide et un peu renfermé, comme elle nous le confie « j’avais envie de montrer une masculinité moins virile parce qu’on le sait, les hommes ne sont pas que virils, parfois ils peuvent être moins à l’aise, parfois ils ont besoin d’être guidés et il faut leur permettre ça ».
Cette histoire, Leyla Bouzid la construit autour du langage : « le personnage d’Ahmed ne parle pas beaucoup. D’ailleurs il ne sait pas non plus parler l’arabe comme c’est le cas de ses proches. Mais c’est un étudiant en lettres alors les mots, il les connaît, il les ressent ». C’est d’ailleurs, dans un premier temps, à travers la littérature que les deux personnages font naître le désir. Le livre et les poèmes deviennent objets charnels et le papier devient une matière organique. La cinéaste embrasse la chaleur d’une première fois et le duo d’acteurs, dont on ne peine pas à croire à l’authenticité, les auteurs d’un amour passionné.