« Victoria s’inscrit dans le prolongement de La bataille de Solférino. On retrouve une femme active, mère de deux jeunes enfants, au cœur d’un dilemme, prise entre deux procès, dans une spirale émotionnelle qui la conduira à sa chute puis à sa renaissance. Soit un vrai portrait de femme, plus abouti que dans le précédent. Et surtout, il y a le regard d’un homme qui va l’aider, Sam.
Ce sont les dialogues que j’aime le plus dans l’écriture. Je ne fais jamais de séquencier. J’en suis incapable. Je me lance très vite dans une scène, j’ai en tête son rythme exact et c’est une véritable jubilation. Les problèmes commencent lorsqu’il faut réorganiser la structure. Pour ce film, à la construction assez classique, je me suis faite aider par plusieurs personnes.
Pour Victoria, nous avons eu la chance d’avoir un budget plus important, et j’ai évidemment travaillé différemment. J’ai pu faire ce dont je rêvais avant, à savoir poser ma caméra sur pied. De travailler davantage l’image. De façon générale, le fait de moins « improviser » la mise en scène au tournage permet de moins réécrire au montage. Et puis nous avons pu tourner en studio une partie du film, comme le tribunal, qui a été dessiné pour le format en cinémascope.
En revanche, j’ai gardé le goût de faire beaucoup de prises, de chercher dans plusieurs directions avec les acteurs, car ça me permet de trouver le bon rythme de la scène. Par contre je suis devenue plus maniaque sur les dialogues que je ne l’étais sur La bataille de Solferino. Du coup, j’ai demandé aux acteurs de très peu improviser. Virginie Efira est géniale dans le travail parce qu’elle propose des nuances d’interprétation à chaque prise en restant très précise, et Vincent Lacoste a la grâce que je cherchais pour le rôle. »