À propos de Noir-soleil
par Marie-Pauline Mollaret
par Marie-Pauline Mollaret
Noir-soleil
Un titre en forme d’oxymore pour résumer l’esprit d’un film qui joue sur les contrastes, et dans lequel tout semble se dérober, du récit - elliptique - à l’animation - épurée. Mouvements, dialogues, émotions : tout est sans cesse retenu, comme en suspens. Le rythme asynchrone du récit fait écho à la relation mutique et en pointillé entre le personnage principal, emmuré dans ses souvenirs, et la jeune femme qui cherche sa place dans une histoire qui n’est pas tout à fait la sienne. Marie Larrivée joue sur la palette chromatique réduite et les creux dans la narration pour mettre au premier plan l’atmosphère palpable de la ville et la présence imposante du volcan, véritable pierre d’ancrage de cette quête intime. Les impressions qui naissent alors forment un bouquet complexe qui renvoie tour à tour à la mélancolie des rendez-vous manqués, à l’empreinte indélébile de l’absence, et à la douceur précieuse d’un moment partagé.