À propos de Dalva
par Miquel Escudero Diéguez
par Miquel Escudero Diéguez
Portée par une quête de vérité, Emmanuelle Nicot nous parle du besoin de réapprendre l’amour lorsqu’on a grandi sous emprise. Toujours guidée par la volonté de comprendre tous ses personnages, la cinéaste parvient toujours à trouver la distance juste avec eux. Entraînée par un montage précis et juste, l’extraordinaire mise en scène d’Emmanuelle Nicot accompagne avec finesse et bienveillance la transformation de la jeune Dalva. Magnifiquement interprétée par Zelda Samson, Dalva se dirige vers sa nouvelle vie.
Entretien avec Emmanuelle Nicot
« La base de tous mes films est la question de l’emprise. J’avais été très touchée par le livre de Lyes Louffok, Dans l’enfer des foyers. Et puis j’ai fait une immersion dans un centre d’accueil d’urgence à Forbach, dans l’Est de la France, qui a duré deux semaines. Ce qui m’a vraiment frappé a été de constater à quel point ces enfants placés continuaient à faire bloc avec leurs parents contre la justice. Je comprenais que la vraie violence pour eux venait surtout du fait d’avoir été retirés à ses parents.
Les vrais monstres n’existent pas. C’est très compliqué de sortir de l’emprise parce qu’il y a souvent beaucoup d’amour aussi. Un des gros problèmes pour les enfants placés c’est qu’ils ont des grosses carences d’amour. La situation devient très compliquée pour Dalva quand son père tombe du piédestal. Comment vivre dans un royaume sans roi ?
Ma démarche de base est documentaire. J’avais besoin de me sentir légitime pour raconter cette histoire. Caroline Guimbal, ma cheffe-opératrice, et Suzana Pedro, ma monteuse, viennent du monde du documentaire. C’est très intéressant de travailler avec elles parce qu’elles ont un grand respect pour les autres.
Dans le casting sauvage, il y a une spontanéité et une véracité inouïes. Dès le début du scénario, le personnage de Dalva était une jeune fille à qui on ne savait pas donner d’âge. Zelda Samson était parfaite pour le rôle, ça a été un vrai coup de foudre ».