À propos de AMO

par Farah Clémentine Dramani-Issifou

Véritable voyage sensoriel, AMO nous plonge dans les limbes de la libération des énergies...La jouissance et le désir laissent place au plaisir absolu de contempler des plis et des courbes, des corps comme on ne les avait jamais vus. On prend le temps d’admirer : le corps est un monde aux confins mutants du charnel et de l’abstraction. Accompagné de la musique de Gaspard Claus : expérience tantrique assurée !

Entretien avec Emmanuel Gras

« Ça faisait très longtemps que j'avais envie de filmer le corps humain comme un paysage mouvant. J'avais l'intuition qu'il y avait une grande richesse de formes et de transformations possibles en jouant sur les positions du corps et sur les angles de prises de vue. Je voulais filmer la peau comme la surface d'une planète, les membres et les parties du corps comme des reliefs étranges. Je souhaitais toutefois que ça ne soit pas qu'un exercice esthétique : je voulais traiter du corps, du désir, des pulsions primaires, de ce qui est vivant. C'est pour cela qu'il y a au final quelque chose de très charnel alors que c'est très abstrait au début.

Chaque projet de film est unique et a sa propre esthétique. J'ai beaucoup filmé "le réel", qui pour moi est un matériau pour créer des images et des sons, plutôt que pour traiter d'un sujet. La musique du film est le fruit d’un travail que j’ai mené avec Gaspar Claus et David Chalmin. L’idée était de triturer les notes du violoncelle de Gaspar pour produire des sons électroniques, afin de créer un univers sonore qui évolue en même temps que les images et apporte sa propre tension et sa propre narration.

J'alterne régulièrement la réalisation de courts et de longs métrages. Le format court me permet des expérimentations plastiques qui sont plus difficiles à tenir et à faire accepter dans un long métrage pour des raisons de narration et de production. Le court est donc un vrai terrain de jeu, une zone de liberté créatrice. »

À la Semaine de la Critique

AMO

2022

Court métrage

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