Le cinéaste burkinabè Idrissa Ouedraogo s'est éteint à l'âge de 64 ans. Auteur d'une quarantaine de film, il a contribué à la notoriété mondiale du cinéma Burkinabè.
C’est en plein festival de Berlin, le dimanche 18 février, que nous avons appris avec beaucoup de tristesse la mort du cinéaste Burkinabè Idrissa Ouedraogo, né en 1954 et couronné à Berlin d’un Ours d’Argent en 1993 pour SAMBA TRAORÉ. Après quelques films courts, au début des années 1980, tout a commencé pour lui avec son 1er long métrage, LE CHOIX (YAM DAABO), sélectionné à la Semaine de la Critique en 1987, suivi de YAABA (Quinzaine des réalisateurs en 1989) et de TILAÏ, Grand Prix du Jury au festival de Cannes en 1990. Dans le sillage de ses deux illustres aînés, Sembene Ousmane pour le Sénégal (dont la Semaine de la Critique avait montré LA NOIRE DE… en 1966) et Souleymane Cissé pour le Mali, il a contribué à la notoriété mondiale du cinéma Burkinabè, l’un des rares pays d’Afrique Noire a avoir eu une vraie politique de cinéma, dont il a été le merveilleux ambassadeur à travers le monde entier. Son œuvre, sensible et généreuse, nourrie par une exigence esthétique, un goût profond pour le récit, un amour des personnages, un vrai sens de l’espace, qu’elle soit attachée au monde de l’enfance, aux drames des amours arrangés (Tilaï), à la dureté et à la violence du monde rural, symbolise les années heureuses des cinémas d’Afrique Noire. En souhaitant désormais que son œuvre soit diffusée, continue de vivre dans nos mémoires et serve d’exemple pour que de nouvelles générations poursuivent la voie qu’il a tracée.
Charles Tesson